En regardant rapidement une étoffe légère et très aérée aux motifs travaillés, la confusion peut être faite entre broderie, dentelle et guipure. Mais il s’agit en fait de trois techniques distinctes aux résultats bien différents.
La mécanisation des techniques de fabrication il y a près de 200 ans a apporté du renouveau à ce travail d’art, avec des labels reconnus en France et en Suisse. Aujourd’hui, broderie, dentelle et guipure continuent de sublimer vos vêtements avec finesse et élégance.
Origines et évolutions de la broderie, dentelle et guipure
Pour commencer, un peu d’histoire pour démêler les fils de ces savoir-faire ancestraux qui, de fil en aiguille, ornent vos vêtements.
La broderie
La broderie est une décoration faite au fil et à l’aiguille, à la main, sur un tissu déjà existant. Connue depuis les civilisations anciennes, la broderie a traversé les temps. Au milieu du 19e siècle, la broderie main se développe pour la haute couture. On retrouve ainsi de jolies broderies avec insertion de paillettes, perles et motifs sur des robes du soir. Cette broderie perlée, née à Lunéville dans l’est de la France, était très en vogue durant les années 1920.
L’arrivée du métier à broder pour une production industrielle
Vers 1828, Josua Heilman met au point la première machine à broder. Plus tard, en 1834, M. Koechlin de Mulhouse perfectionne le procédé et crée la machine à broder « à bras ». Avec ce modèle, les Suisses développent leur activité de broderie mécanique, activité importante et reconnue encore aujourd’hui.
La dentelle
Cette technique consiste à faire entrelacer plusieurs fils, simultanément, de façon régulière ou non, pour donner une matière ajourée. Cette dentelle pouvait se faire manuellement à l’aiguille ou au fuseau. Son origine remonte au XVIe siècle en Europe du Nord et en Italie. Initialement appelée « passement », la dentelle était réservée aux articles de luxe.
D’une dentelle à la main à une dentelle mécanique
Dès la première révolution industrielle, John Heathcoat met au point en Angleterre un métier capable de fabriquer un tulle uni. En 1813, M. Leavers adapte la technique Jacquard au procédé de M. Heathcoat pour créer ainsi le premier métier à dentelle. Le métier Leavers offre une infinie possibilité de créations avec une qualité exceptionnelle. Ces métiers arrivés à Calais au début du 19e siècle continuent de produire encore aujourd’hui une dentelle raffinée, connue sous le label « Dentelle de Calais-Caudry® ». Cette « Dentelle Leavers », tissée avec des fils très fins, reproduit le travail des dentellières à la main. Elle est très solide et indémaillable, ce qui n’est pas le cas des dentelles, dites tricotées, fabriquées sur d’autres métiers, tel le Raschel, qui se fragilisent au moindre accroc.
La guipure
Par simplification, on associe souvent la guipure à la dentelle. On utilise même le terme de dentelle guipure. Si on veut être puriste, on précisera que la guipure n’est pas une dentelle, mais une broderie. En effet, sa fabrication se fait sur un métier à broder. Sa particularité : le fond est supprimé une fois la broderie appliquée. Le résultat donne une broderie lourde et plus épaisse. À la différence de la dentelle qui possède toujours un fond, la guipure, elle, est ouverte.
La dentelle bourdonnée ou la broderie sans fond, ce sont ses autres appellations, a vu le jour au 16e siècle en Italie. D’abord fabriquée à la main, sa production s’est mécanisée au 19e siècle avec l’arrivée en France vers 1840 des métiers à broder, toujours dans le nord de la France, à Caudry et surtout Saint-Quentin.
De la guipure d’ameublement à la guipure pour la mode
Destinée en majorité à l’ameublement jusqu’au milieu du 20e siècle, la guipure s’est retrouvée en second plan derrière la dentelle pour l’habillement. Aux alentours de 1950, la broderie guipure revient sur le devant de la scène. Les grands couturiers, comme Pierre Balmain et Balenciaga, l’incorporent à leurs collections, soit de manière discrète, soit pour réaliser des pièces entières. Depuis, la guipure continue d’habiller les femmes avec un style glamour et gracieux.
A quelle occasion porter de la dentelle, broderie et guipure
Aujourd’hui, les prestigieuses maisons françaises et suisses fournissent principalement les grands créateurs pour l’habillement, la lingerie et la corsetterie.
Les dentelles de qualité sont fabriquées en Europe. On les distingue par leur point caractéristique et leur région d’origine : dentelle de Chantilly, dentelle de Cluny, d’Alençon… ou encore la dentelle de Venise ou de Gênes…
On retrouve souvent les dentelles, broderies et guipure sur les robes de mariées. Cependant, une partie ou un détail sur un vêtement féminin apportera sophistication et élégance, en journée comme en soirée. Quelques exemples :
- Une surchemise en dentelle pour compléter une robe d’été,
- Une robe de soirée en satin de soie, rehaussée d’un bustier en broderie perlée,
- Une robe en guipure ou tout simplement un haut à bretelles…
Les variations avec ces étoffes délicates ne manquent pas. La guipure étant plus épaisse et plus structurée, elle se prête facilement à des pièces complètes moins transparentes. Selon l’effet voulu, une doublure pourra opacifier l’ensemble.
De belles matières, agréables à porter
Traditionnellement, les broderies, guipures et dentelles étaient réalisées à partir de matières naturelles, comme la soie, le coton, lin ou encore des fils d’or et d’argent. Avec l’apparition des matières synthétiques dans les années 1950 et des fibres élasthannes un peu plus tard, la dentelle est plus facile d’entretien, agréable à porter. Elle ne perd cependant rien à la qualité de son tissage, son raffinement et sa légèreté.
Des partenariats entre l’industrie dentellière et les créateurs de mode (habillement et lingerie) font évoluer les choses pour plus d’innovation. On trouve notamment des mélanges avec d’autres matières comme la laine et le coton.
Broderies de Saint-Gall, matières d’exception
Si la Dentelle de Calais-Caudry® fait partie du patrimoine français, la Suisse n’a pas à rougir des dentelles et broderies de Saint-Gall. En effet, reconnue jusqu’au 17e siècle pour la qualité de ses toiles en coton, la Suisse dévoile tout son savoir-faire à partir du 19e siècle dans des broderies aussi majestueuses qu’élégantes. Elles sont aujourd’hui convoitées par les plus grands couturiers du monde.
Cette passion du bel ouvrage se retrouve sur les broderies de Saint-Gall qui s’expriment d’elles-mêmes en donnant au vêtement sobriété et touche féminine.
Broderie, dentelle & guipure pour sublimer votre silhouette
Ces pièces d’exception, fruit d’un travail long et précis, sont appréciées par les femmes pour les rendre encore plus belles. Leur atout, montrer sans vraiment dévoiler. Pour des pièces uniques et de qualité, Claire Silène travaille avec des broderies de Saint-Gall. Elle vous conseille pour créer des vêtements où la légèreté de la dentelle et de la broderie apporteront tout leur éclat.